La crise touche le sport!

Un parfum de crise plane. Honda, le deuxième constructeur automobile japonais a annoncé, vendredi 5 décembre, son retrait de la Formule 1, en raison de la situation économique mondiale. "Honda va se retirer de la Formule 1 et 2008 sera sa dernière saison", a déclaré le président de Honda Motor, Takeo Fukui, expliquant que "cette décision difficile a été prise à la lumière de la dégradation rapide de l'environnement dans le secteur de l'industrie automobile, due aux subprimes américaines, au resserrement du crédit et à la récession des économies mondiales". Ce départ jette une lumière crue sur les difficultés de la F1 à s'adapter à un environnement économique et sociétal en plein bouleversement et devrait précipiter les mesures prises par la Fédération internationale de l'Automobile (FIA) pour réduire les coûts des écuries.

En 2008, Honda s'est classé au 9e rang des constructeurs avec 14 points. Pour éviter une disparition totale de l'écurie, le constructeur japonais pourrait éventuellement la vendre, ainsi que son département de développement et de fourniture de moteurs de course.

La Formule 1, sport aujourd'hui dominé par les grands constructeurs, risque de se retrouver avec un plateau réduit à 18 voitures si aucun repreneur n'est trouvé en un temps particulièrement court.

Pour éviter de voir la grille se réduire à un niveau inacceptable pour les sponsors et pour les télévisions qui achètent les droits de diffusion, la FIA a proposé, dès octobre, des mesures radicales de réduction des coûts, afin de permettre aux équipes de surmonter la crise financiere internationale.

Réagissant à l'annonce du retrait de Honda, le président de la FIA dit s'attendre à d'autres défections, a adressé, vendredi 5 décembre, une lettre aux patrons d'écuries pour préciser les lignes directrices du plan de l'institution en matière de réduction de coûts. Ce courrier explique que la FIA est en négociations avec le fabricant de moteurs Cosworth ainsi qu'avec des fournisseurs de transmission afin de proposer aux équipes qui le souhaitent un ensemble de propulsion complet.

Un changement qui devra être en place à partir de la saison 2010, selon la FIA. Le coût de cet ensemble, près de 2 millions d'euros payés à la signature du contrat puis 6,4 millions d'euros par saison sur trois ans, serait revu à la baisse si plus de quatre équipes signaient le contrat avec ces équipementiers. Des sommes très inférieures aux dizaines de millions d'euros dépensés par les équipes.

Ces mesures, couplées aux décisions qui devraient être prises pour limiter les dépenses de développement et de fonctionnement des équipes, devraient "permettre aux écuries indépendantes de survivre (...) rendre plus facile le remplacement d'une écurie de grand constructeur si (comme cela paraît probable) nous devons souffrir d'autres retraits, stabiliser la F1 tandis que des technologies susceptibles d'être utilisées dans les voitures grand public sont mises en place, (...) tout en évitant de voir le spectacle de la F1 changer". Face au danger d'extinction progressive de la F1, ses protagonistes ont intérêt à s'entendre rapidement.